Un grand merci à Morvan DUHAMEL pour ce travail de mémoire tout autant que littéraire qui met en valeur une facette trop méconnue de l’œuvre de Maurice DUHAMEL.
Merci à lui également d’avoir mis à la disposition de l’Institut Culturel quelques exemplaire de cet ouvrage de 113 pages, « hors commerce », que vous pouvez demander en envoyant un chèque à l’Institut (15 euros port inclus).
PRÉSENTATION
Maurice Duhamel (1884-1940), fils unique d’une famille bourgeoise de Rennes, fit au lycée de cette ville des études secondaires couronnées en 1902 par un prix d’honneur de philosophie et un baccalauréat de lettres-philosophie. D’emblée, sa carrière se diversifia.
Musicologue, compositeur et collecteur de chants populaires bretons (à ce titre, une rue de Brest porte son nom), ses œuvres ont compté, dont, entre autres, Les Quinze modes de la musique bretonne (1911), Les premières gammes celtiques et la musique populaire des Hébrides (1911), ou Musiques bretonnes (1913) rééditées par Dastum en 1997. On lui doit aussi des compositions originales, telles, par exemple, ses Sonioù an Dous evit gourrebed ha telenn-stok (Chants de la fiancée pour violoncelle ou alto et piano) et des pièces pour piano : En terre celtique, Cornemuse des Highlands, ainsi que des pièces pour orchestre : Habanera, Mélopée, Quatre Incidentaux, et même un opéra, Viviane… Certaines de ses œuvres, dont sa mise en musique de la Prière sur l’Acropole d’Ernest Renan, sont encore interprétées de nos jours par des artistes en renom, telle Marche Vassallo.
À Paris, il fut le rédacteur en chef de la revue Les Chansons de France lancée par la Schola Cantorum et il harmonisa 80 mélodies pour la collection Anthologie du folklore de tous les pays dirigée par Gustave Charpentier. 1l fut aussi directeur artistique à la Compagnie du Gramophone, collabora à plusieurs revues musicales, dont Comoedia et devint le chef de l’orchestre de Radio-Tour Eiffel, dirigea une chorale bretonne …
Également militant de la cause sociale et du mouvement breton, ainsi qu’historien de la Bretagne, certains de ses ouvrages font toujours autorité : L’éducation sociale du Peuple et l’échec des universités populaires (1904) ; Le fédéralisme international et le réveil des nationalités (1928) ; La question bretonne dans son cadre européen (1929), réédité par Nature et Bretagne en 1978 ; Histoire du peuple breton (1939), interdit dès sa publication et réédité par An Here en 2000.
Journaliste aussi, et précoce, à quinze ans il rend compte dans le journal parisien L’Étudiant, écho du Quartier latin, du procès ouvert en 1899 au lycée de Rennes contre le capitaine Dreyfus, dont il défend l’innocence. Venu à Paris, il devient le directeur de l’Étudiant et fonde au Quartier latin un cabaret artistique, Le Gringoire. Puis, entre autres collaborations, il tient dans l’hebdomadaire de Carhaix Ar Bobl, de juin 1910 à janvier 1911, avant que Camille Le Mercier d’Erm n’en prenne la suite, une chronique régulière, Carnet d’un Exilé. Revenu à Rennes en 1928 pour prendre la rédaction en chef de Breiz Atao, l’hebdomadaire du Parti autonomiste breton, il en démissionne en 1931 et devient, de novembre 1932 à juillet 1933, le directeur des émissions de Radio-Rennes.
Moins connue est sa participation à la vie littéraire, marquée par un Essai sur la littérature bretonne ancienne (1905), contestable à plus d’un titre… On lui doit aussi des pièces de théâtre : L’Intérim (rédigé avec A. de la Hellière) qui parut en feuilleton dans L’Étudiant et, restés à l’état de manuscrits, Crédulité (1904), Le Revenant (1906), Cuchulinn ou Kouc’hlinn. Il écrit aussi un reportage romancé avec Jean Faber, Un mois chez les «Apaches», également publié en feuilleton.
Totalement oublié, en revanche, son œuvre poétique, commencé pareillement à quinze ans. En 1899, élève de seconde, il envoie à l’hebdomadaire littéraire de Rennes Le Clocher breton, qui le publie en octobre, ce poème qu’il signe Maurice du Hamel.