Fin des années 60 : Jean Chocun et Jean-Paul Corbineau grattent sur leur guitare Hugues Aufray, les Beatles… Quand Jean-Louis Jossic, danseur au cercle celtique Jacques Cassard, les rencontre dans une de leurs soirées, il leur glisse à l’oreille l’idée de créer un répertoire personnel à base de traditionnels celtiques, bretons en particulier. Les trois copains sont à Plouharnel le 27 décembre 1970 avec quelques amis et jouent, avec guitares et flûte irlandaise, une gavotte des montagnes et la pastourelle de Saint-Julien. Quelques semaines après, un de leurs fans les surnomme TRI YANN AN NAONED. Le groupe était né.
Ils priorisent le concert au bal breton, multiplient les apparitions dans les maisons de jeunes et centres socio-culturels. Leur démarche rejoint celle d’An Namnediz quelques années plus tôt : rassembler deux jeunesses, celle qui écoute Bob Dylan et les Rolling Stones, de celle qui danse au son de la voix des Chantous de Guéméné.
Début 1972, Gilles Servat assiste à leur concert, et leur propose après d’enregistrer chez Kelenn un premier album. Ils passent professionnels en 1973. Leur public s’élargit mais, les TRI YANN ne font pas alors l’unanimité au sein de l’Emsav. Ce scepticisme s’efface à la sortie en 1976 de l’album « La Découverte ou l’Ignorance », salué par la presse unanime, clos par un texte de Morvan Lebesque en guise de manifeste : « Est Breton qui choisit de l’être ». Les albums qui suivront seront tous « à thème », faisant une large place à la création et à ce qu’ils ont à cœur de défendre comme Bretons …
Passant du folk au rock, mâtiné d’influences musicales contemporaines, c’est en scène qu’ils s’expriment.
Bilan d’un demi-siècle : 3.200.000 albums vendus, près de 1700 concerts en Bretagne, en France et au-delà, le record de longévité des groupes hexagonaux, grâce à une indéfectible amitié et à la complicité de toute leur équipe.
Les Tri Yann ont reçu leur collier de l’Hermine à Guérande en 2020.
Jean-Paul Corbineau est décédé en décembre 2022.