Né en 1925 à Plouider (Léon), il ne découvre la langue française qu’à l’âge de 7 ans. Après des études au collège de Lesneven, il entre en 1944 au Grand séminaire de Quimper où il acquiert une formation musicale d’excellence. Prêtre en 1949 il est nommé pour un an à l’île de Sein. Il y découvre un répertoire bouleversant écrit spécialement pour les îliens qui le chantent le Vendredi saint, jour où personne ne part en mer.
Son avenir est tracé : dix ans à Landivisiau, vingt-cinq à Morlaix, vingt à Carantec, il sera un pionnier du renouveau de la musique bretonne mise au service de l’Eglise.
A Landivisiau il crée la chorale Kanerien Bro Leon qui obtient le premier prix du concours national de chorales à Paris. L’ouverture au chant profane est mal perçue et il perd le titre de maître de chapelle. Qu’à cela ne tienne, il crée une nouvelle chorale à Morlaix, Kanerien Sant Vaze. Il arrange de nombreux cantiques et chants bretons mais s’ouvre aussi au classique : la chorale obtient le premier prix du concours international du meilleur enregistrement en 1964 avec Judas Macchabée de Haëndel. Cette même année, il crée avec Georges Le Coz le premier chœur d’hommes de Bretagne. Encouragé par la réforme liturgique, il compose une messe intégralement en breton, Oferenn war gan. L’Ensemble Choral du Léon, créé en 1968 avec Georges Le Coz, ouvre le premier festival du Relecq en 1971, car Roger Abjean est aussi sensible au patrimoine bâti. Sa rencontre avec Eliane Pronost est déterminante. Il l’accompagne avec le quatuor du Léon pendant de nombreuses années au cours desquelles s’enchaînent concerts, enregistrements, disques (plus de 60) et publications. Sa dernière affectation le mène en 1985 à Carantec où il créé Kanerien Sant Karanteg. Il disparait le 12 juin 2009.
Il a reçu le Collier de l’Hermine en 2008 à Rennes.