Événement national (1944-1945)
Comme pour le mot « Résistance », le nom commun est devenu un nom propre en 1944-1945, avec une forte charge de vécu, alors qu’il ne s’appliquait guère, jusqu’alors, qu’aux prisonniers. Depuis l’été 1944, la Libération se rapporte à la fin de l’oppression du joug de l’occupation allemande, arrachée par les armes après avoir été subie pendant quatre ans et à l’intense sentiment de soulagement et de joie que la Libération de Paris, en particulier, suscita, non seulement en France, mais à travers le monde. Chaque ville, chaque village en Bretagne, y ressentit un événement très fort, célébré avec ferveur, même si il fut l’occasion, ici et là, de céder à des pulsions épuratrices ou vindicatives mal contenues, dans l’attente d’une justice plus sereine à l’égard des « collaborateurs » de l’ennemi. De très nombreuses rues et places témoignent encore aujourd’hui de la force symbolique de cet événement dans la mémoire collective bretonne.