Oublions au plus vite Théodore Botrel et ses émules de l’entre-deux-guerre pour ne retenir que la merveilleuse floraison de chanteurs à texte des années 1960 et suivantes.
La Bretagne a eu effectivement la chance d’avoir un certain nombre d’auteurs et d’interprètes de qualité dont les chants ont épousé et soutenu les combats de leur époque.
Un démarche qui avait en fait commencé au début du siècle, avec Taldir par exemple, auquel on doit le Bro gozh ma zadou qui est devenu l’hymne national breton.
Il est impossible ici de citer tous ces chanteurs qui ont accompagné, parfois suscité, les démarches militantes de ces années 60-70 qui ont été déterminantes pour l’avenir de la Bretagne. Cette deuxième moitié de XXème siècle qui a vu la Bretagne passer d’un stade de pays sous-développé et méprisé à la sortie de la dernière guerre à celui de grande région européenne à l’identité positive et enviée aujourd’hui.
Et des chanteurs comme Glenmor, Gilles Servat, Youenn Gwernig et bien d’autres ont eu un rôle essentiel dans la prise de conscience qui a contribué à cette évolution. Présents dans tous les combats pour l’identité et les enjeux bretons, ils ont non seulement apporté leur part créative et artistique mais ils ont eu en outre un rôle sociétal indéniable. Qu’ils en soient ici remerciés !
Et aujourd’hui le flambeau est repris par des artistes de talent comme Nolwenn Korbel ou Gwenyn dont le succès prouve combien cette autre facette de la vie musicale bretonne est nécessaire et attendue.