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Comme tous les peuples et comme toutes les nations, la Bretagne, aujourd’hui région de France, a connu beaucoup de conflits au cours de son histoire. De l’empire romain à aujourd’hui, que ce soit pour la défense de son territoire et de ses frontières, pour l’expression de querelles internes ou externes pendant la période de souveraineté bretonne, ou pour la participation à des guerres entre nations après son union avec le royaume de France, les motifs de désaccord ont été très nombreux. Le recensement effectué dans ce domaine par un groupe d’historiens de l’Institut Culturel de Bretagne nous a fait découvrir plus de cinq cents batailles d’importance inégale. Il ne fait pas de doute que l’on pourrait en découvrir bien davantage.
Nous avons donné au mot » Bataille » le sens volontairement extensif de combats de nature et d’importance variable entre des adversaires armés, dont l’un au moins s’engage au nom de la Bretagne. L’objet du conflit peut être politique, militaire, religieux ou même social. Le lieu de l’affrontement peut être terrestre, maritime ou aérien, urbain ou rural et même étranger si l’unité qui combat peut être considérée comme bretonne. De même, un traité est aussi un combat qui s’est bien terminé ou qui a pu être évité. Chacune de ces situations est précisée dans la présentation des batailles que nous avons retenues.
Chaque bataille de cet inventaire est donc une page d’histoire définie par des adversaires dont certains sont bretons, un site le plus souvent en Bretagne, mais parfois aussi à l’étranger et une ou plusieurs dates qui peuvent s’inscrire dans l’histoire de Bretagne avant 1532 et dans l’histoire de France ou l’histoire mondiale pour les périodes qui ont suivi. Il nous est apparu indispensable d’en garder un souvenir précis comme celui venant d’un patrimoine, commun qui mérite d’être conservé, plus particulièrement pour toutes les batailles qui ont revêtu une certaine importance collective. Qui se souvient par exemple que les Huns d’Attila ont été arrêtés à Orléans et près de Troyes en grande partie par des troupes bretonnes, ou que la guerre de cent ans contre les anglais n’aurait pu se terminer victorieusement sans l’intervention décisive des Bretons d’Arthur de Richemont à Formigny, ou encore que la bataille de Yorktown, clef de la guerre d’indépendance américaine, n’aurait peut-être pas été gagnée sans la présence de 20 000 volontaires bretons aux cotés des insurgents pendant cette guerre.
L’histoire se retient beaucoup mieux à partir de faits précis comme les batailles et les héros que l’on peut identifier et localiser, plutôt que par des récits souvent fastidieux et des dates que l’on se dépêche d’oublier. C’est encore plus vrai pour l’histoire de la Bretagne qui n’est pas enseignée dans les manuels distribués aux élèves des écoles. C’est aussi la justification de ce travail. Que tous ceux, jeunes ou vieux, particuliers ou représentants de collectivités désireux de mieux connaître l’histoire de Bretagne trouvent ici un moyen simple, rapide et plaisant d’y parvenir sans difficulté.
