Les bagadous

Au regard de beaucoup, la cornemuse est sans doute l’instrument le plus emblématique de la Bretagne. Nous parlons ici de la grande cornemuse écossaise à 3 bourdons.
Et paradoxalement, c’est un instrument d’introduction récente en Bretagne.

La première cornemuse connue est en effet celle utilisée par Jean Guillerm de Belle-isle-en terre (fin XIX début XXème) et qu’on voit sur d’anciennes cartes postales en compagnie d’une clarinette et d’un tambour. Puis à partir des années 1920, les expériences se rapprochent avec Marcel Lebouc, Marcel Boulig et surtout, fin des années 20 avec Herve le Menn et Gildas Jaffrenou. Mais toujours utilisés en solo ou trio au maximum.

La véritable innovation viendra d’Hervé le Menn  qui crée en 1932 la Kenvreuriez ar viniaouerien KAV, à Paris, où on trouve associés dans une formule de type pipe-band, cornemuses, bombardes et tambours. Or à cette association participe Dorig Le Voyer qui deviendra plus tard co-fondateur de la BAS Bodadeg ar sonerion avec Polig Monjarret.

C’est en 1943 que cette nouvelle association démarre, en Bretagne, cette fois. A partir de la fin des années 1940 les bagadou vont se multiplier, devenir une véritable mouvement de jeunesse et de formation de milliers de musiciens.

Très vite, la mise en place de concours de bagadou va également permettre une émulation profitable et tirer le niveau technique de ces ensembles vers le haut.
Une nouvelle facette de la musique bretonne était en train de naître !

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D’abord limitée dans les premières années à une musique de défilés, progressivement, et les compétences techniques s’affirmant, des formules de concert vont se développer, en particulier depuis une vingtaine d’années,
soit dans la formule bagad uniquement
soit en association avec d’autres moyens d’expression aussi variés que
groupes musicaux avec instruments divers électrifiés
orchestres, équipages de la flotte,
chanteurs, etc…
De même sur le plan musical, les bagadou sauront au fil des années faire preuve d’une forte créativité et, à côté du répertoire traditionnel ou d’inspiration traditionnelle, ils vont également s’associer à d’autres musiques et d’autres styles telles que Jazz, musiques du monde, musique des autres pays celtiques, etc…

Aujourd’hui ce sont environ 10 000 musiciens qui sont regroupés dans les bagadou qui sont devenus depuis longtemps les animateurs de toutes les fêtes et festivals bretons, et les artistes appréciés de multiples concerts à renommée parfois international.
Ecoles de musique, production discographique sont également au rendez-vous.
Tout comme la reconnaissance internationale. Ainsi le bagad bigouden de Cap-Caval a-t-il gagné le titre de champion du monde de pipe-bands en 2008.

Accentué par la vitrine que représente les festival de Lorient, le succès de cette formule s’est également étendu à d’autres pays. C’est ainsi qu’on voit maintenant l’équivalent galicien avec des bandes de gaitas et que Lorient a eu la visite d’un bagad palestinien…

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