Roi breton mythique vers 1100 avant J.C.
Personnage-clef de la version bretonne des origines troyennes, il apparaît dans l’Historia Brittonum attribuée à Nennius (IXe siècle), prend corps dans l’Histoire des rois de Bretagne de Geoffroy de Monmouth (milieu du XIIe siècle) et reçoit ses traits définitifs dans les chroniques bretonnes de la fin Moyen Âge.
Fils de Silvius, il descend directement d’Énée, donc de la prestigieuse race de Priam et des Troyens. Né en Italie, qu’il est obligé de fuir après avoir tué accidentellement son père, il retourne en Grèce, libère les Troyens prisonniers et les entraîne vers l’ouest jusqu’en Gaule, en Armorique et finalement dans l’île d’Albion, où il triomphe des géants et installe son peuple qui, reconnaissant, rebaptise l’île du nom de Bretagne en l’honneur de son chef.
Brutus justifie aussi, dans un contexte de prise de conscience d’une identité nationale bretonne, la prétention des Bretons à une antiquité comparable à celle des autres grands peuples d’Europe (Italiens, Français, Espagnols) et donne à la monarchie bretonne, face aux menaces françaises, la justification de l’Histoire.