… Mais c’est une mauvaise nouvelle, une de plus, montrant les conséquences du réchauffement climatique sur la répartition des êtres vivants sur notre planète : la chrysomèle du ciste Dicladispa testacea est arrivée en Bretagne. C’est un insecte tout petit (2mm. de longueur), rougeâtre-brunâtre hérissé d’épines, d’origine méditerranéenne. Heureusement, il ne fait que des dégâts minimes aux plantes sur lesquelles il vit.
On les trouve sur 3 espèces de cistes : Cistus albidus (le ciste cotonneux), Cistus monstpeliensis (le ciste de Montpellier), Cistus salviifolius (le ciste à feuille de sauge). Les cistes sont des sous-abrisseaux très décoratifs utilisés pour garnir et fleurir les jardins publics et privés et les ronds-points routiers.
Le dernier relevé de la limite nord de cet insecte, daté de 2018, situait celle-ci sur le littoral du Sud-Vendée. L’espèce a été découverte en juillet 2020 à La Turballe (44) sur des cistes cultivés (Georges Raugel) puis sur des cistes subspontanés (Roland Mogn).
Cet insecte a fait, en deux ans, un bond de 80 Km vers le Nord. Il fut observé ensuite (Roland Mogn) dans les massifs de cistes plantés au pied de l’immeuble du Sillon de Bretagne à Saint-Herblain (44), à 50 Km. à l’intérieur des terres. La chrysomèle a donc abandonné son comportement strictement littoral : c’est une autre mauvaise nouvelle. Elle est bien visible en juin et il restait, au 12 septembre, quelques individus actifs encore visibles.
Les cistes ont été plantés comme plantes décoratives partout en Bretagne et vont se trouver être autant de haltes-relais favorisant la progression vers le nord de cet insecte. Je souhaiterais que les lecteurs de cet article, et ceux et celles qu’ils auront pris soin d’informer, aillent, en juillet 2021, observer les cistes dont ils connaissent l’emplacement et, s’il y a des chrysomèles sur les feuilles, me le signaler en mentionnant l’endroit très précis de leur observation, la date et leur nom.